Rencontres d’automne de Valence – Les éléments de conclusion

Nouvelle pierre à la construction des Nouvelles Ruralités, les Rencontres de Valence impulsées par une dynamique partenariale, ont démontré la nécessité de l’approche transversale et collective. Pour être porté et incarné, un projet doit se construire dans le débat, y compris dans la contradiction, tant nos territoires ruraux sont secoués entre les interprétations, les ressentis et autres visions partielles que seul peut balayer l’objectif de l’élaboration de nouvelles gouvernances associant tous les partenaires, publics et privés, aux citoyens pour en finir avec une pensée dominante essentiellement urbaine

Changer le regard

Au travers d’échanges sans concession et de témoignages, retenons en premier lieu que tous souhaitent changer le regard sur notre ruralité, dire qu’au fond, elle se développe sans pour autant nier le sentiment d’abandon vécu par une part des populations. Changer également le paradigme dans ce paradoxe ne constitue-t-il pas l’objectif principal de l’Association Nationale Nouvelles Ruralités (ANNR), soucieuse de saisir ce temps de mutation géostratégique et technologique pour pousser la remise en cause sans enfoncer ses pieds dans la glaise du passé.

Communauté de destin

Valence et ses rencontres nous disent en clair qu’il importe d’accélérer le changement de la vision du futur, de revoir la méthode, sans doute de reconstituer l’approche du développement et enfin de croire en plusieurs révolutions, en premier lieu celle du numérique mais tout autant du désir de campagne et de son opportunité d’y entreprendre loin des vieilles recettes et des clivages. Ainsi, élus, universitaires, chercheurs, entrepreneurs ou simples citoyens ne sont pas venus demander plus de moyens mais des réformes, des innovations voire des refondations. Les porteurs de projets des départements de la Drôme et de l’Ardèche tout comme les entrepreneurs à l’image de ceux de « Territoire zéro chômeur » espèrent en l’avenir pendant que Jean-Paul Delevoye pointe la réalité de la mondialisation pour la dessiner en opportunité. Et tous se déclarent convaincus que les territoires devront avant tout compter sur eux. En commençant, enfin, par croire en leur potentialité. Oui, les acteurs des territoires ruraux qui ne seront pas en capacité de créer une stratégie d’ensemble apte à se décliner en projets opérationnels passeront à côté des opportunités.

Le projet fait le territoire certes mais dans des approches réticulaires hors des communautarismes et le thème de la proximité combiné à l’affectivité, sur fond de valeurs a corseté les deux jours de travaux que le sénateur Patrice Joly, président de l’ANNR, résume en appelant, non pas une communauté d’intérêt mais à une communauté de destin. L’avenir n’appartient ni aux plus anciens ni aux plus puissants mais à ceux qui s‘adaptent.
De ces analyses et propos sont tirés des propositions élaborées dans différents documents, en particulier celui proposé au gouvernement par le Collectif des Voix de la ruralité. Avec le vœu qu’elles nourrissent le contenu des prochaines politiques publiques, mieux même que, loin des conservatismes elles les inspirent appuyé sur ses valeurs de partage et de développement durable. La ruralité est bel et bien une chance à saisir pour la France.